La Maison d’Animation « Lo Capial » en partenariat avec le centre occitan Rochegude accueille son atelier théâtre le samedi 10 octobre à partir de 20 h 30 au Cinélux.
L’atelier théâtre, composé de 8 comédiens dit amateurs mais pour le moins talentueux, présentera deux de ces dernières mises en scène.
La première est de Frédéric CAYROU. Elle s’intitule « A travèrs la luneta » : Gafalard, le garde-champêtre, et son ami Firmin regardent à l’aide d’une longue-vue ce qui se passe ailleurs. L’idée vient à Firmin de regarder ce que fait sa femme, restée à la maison…
La seconde est une pièce qui trouve son origine au moyen âge sous le titre de la farce du cuvier toujours joué avec succès de nos jours et traduite en occitan par l’abbé G. farenc sous le titre de la Farçà du bugadon ».
Un homme doit obéir à sa femme et à sa belle-mère, qui veulent lui imposer tous les travaux du logis. Elles lui donnent donc un « rôlet », liste des travaux qu’il aura à effectuer.
Jacquinot aide sa femme pour un travail ménager au bord du cuvier, un grand baquet qui contient le linge sale. Sa femme bascule alors dans le cuvier. Tempêtant et suppliant son époux, elle est sur le point de mourir noyée. Jacquinot lui répond simplement que la sortir de l’eau ne fait pas partie de sa liste.
Il ne se décide à aider sa femme à sortir du cuvier qu’après la promesse qu’il sera dorénavant le maître du logis.
Comment tout cela va-t-il s’achever ?
Entre les pièces, la soirée sera agrémentée par de petits sketchs issus de répertoires occitans riches et variés, poésies, morceaux choisis, contes ou récits…
L’atelier théâtre présente des textes écrits par de grands auteurs occitans mais il s’agit de pièces populaires et divertissantes proches du Vaudeville et qui s’adressent à tous les publics.
Entrée : 5 € – gratuit : moins de 12 ans.
Retrouver l’atelier théâtre sur le site du centre occitan rochegude :
http://www.centre-occitan-rochegude.org/ateliers-2015-16/teatre-theatre/
Lo talhièr de teatre del Centre Cultural Occitan de l’Albiges mai conegut coma Centre Occitan Rocaguda (CÒR) après aver mudat los catons del Grifol a l’Ostal Rocaguda, nasquèt mai omens cinq ans fa. Una còla de qualques-unes del talhièr de lectura e / o de convèrsa agèron l’idèia,per melhor virar la lenga e la far viure de montar aquel talhièr de teatre.
Per ara sèm uèit, 4 òmes e 4 femnas –mas aquò es pas fach exprès– que ensajam de trapar unas novèlas pèças a cada sason, sason que bessona pauc o pro ambe l’annada dels escolans; coma aquò se passa per gaire totas las associacions.
Ongan avèm causit de jogar doas pèças :
La prumièira es de Frederic CAÏRON. A travèrs la luneta. Gafalard, garda e sonamic Firmin fan fintanèla ambe una longa-vista per veire çò que se passa dins una bòria. Lo Firmina l’idéia de voler espississar çò que se passa a son ostal onte sa femna es demorada…Missanta obona idèia ?
La segonda es una farça, una galejada, un enganadís de l’Atge Mejan, revirada a l’occitan per l’Abbat G. FARENC : La farça del bugadon.
Cossí doas femnas, la femna e sa maire decidan de portar las cauças e de menar l’ostal de lor biais en emmoscalhant lo paure puta d’òme… Cossí aquel s’en tirarà ?
Avèm per costuma de pas daissar de viudes a la debuta, al mièg o a la fin e prepausam de poesias, de pichons contes o racontes, de pichonetas peçòtas tirats del repertòri occitan mai queriche.
FREDERIC CAYROU : un parcours exceptionnel
L’auteur de la pièce « A travèrs la luneta », Fédéric CAYROU a connu un parcours des plus atypique et exceptionnel. Il est né en 1979 à côté de Castelsarrasin. Pendant sa jeunesse, il fréquente le cirque PINDER qui prend ses quartiers d’hiver dans le secteur et s’initie à l’acrobatie. Mais comme, il effectue une scolarité brillante il va poursuivre ses études à Toulouse pour devenir vétérinaire et revient s’installer dans le TARN et GARONNE.
En 2005, il entre au service du Wild West Show de Buffalo Bill, lors de sa tournée européenne, pour s’occuper de son imposante cavalerie de 400 chevaux et dans une narration de sa 1ère rencontre avec le colonel CODY, Frédéric CAYROU écrit « Telle fut ma première prise de contact avec Buffalo Bill, au cours de laquelle je signai avec lui un contrat qui m’attribuait les appointements fabuleux de 1200 francs par mois. »
Pendant la 1ere guerre mondiale, il parcourt l’Amérique du Nord pour acheter des chevaux pour la cavalerie française. C’est pendant cette période qu’il ressent le manque de sa langue maternelle et se met à écrire en occitan. Il publie ensuite de nombreux poèmes, pièces de théâtre et écrits en occitan. Il bénéficie d’une réelle popularité tant en raison de sa simplicité et de sa bonne humeur que de la qualité de son œuvre souvent basée sur des faits réels. Il reçoit plusieurs récompenses et il intègre l’Académie des jeux floraux de TOULOUSE.
De 1946 à 1958 sa vie connaît une nouvelle étape puisqu’il devient sénateur du TARN et GARONNE. Pendant ses mandats, il plaide pour l’occitan et soutient en 1951 le vote de la loi Deixonne qui autorise l’enseignement des langues régionales.
Il meurt en 1958 au terme d’une vie bien remplie : docteur vétérinaire, romancier, auteur de théâtre, ardent défenseur de la langue occitane, grand voyageur, acrobate de cirque et… sénateur.
Et aujourd’hui encore, ses pièces occitanes restent régulièrement jouées comme cela sera le cas ce samedi 10 octobre à Saint-Juéry.
La Farce du cuvier
C’est une œuvre de la littérature médiévale, demeurée anonyme mais probablement d’origine picarde d’après certains aspects du texte. Elle compte parmi les œuvres du genre farcesque les plus connues.
Le manuscrit original, aujourd’hui perdu, date de la fin du XVe siècle. La version qu’on connaît est une copie imprimée à Lyon entre 1532 et 1550.
Cette farce continue à être joué à l’époque contemporaine comme en 1900 dans le cadre de l’exposition universelle mais aussi plus récemment dans les années 80 au carreau du temple à Paris ou encore au cours des années 2000 par la compagnie du Charivari dans une version plus particulièrement adaptée pour les collégiens.
Cette pièce a été traduite en occitan, en 1933, par L’abbé Gustave Farenc (1878 – 1972) qui écrivit plusieurs ouvrages en occitan et surtout se passionna également pour l’archéologie. En effet, prêtre et enseignant au petit séminaire de Saint-Sulpice de 1907 à 1967, pionnier de l’Action Catholique, il réalise de nombreux travaux sur les sites antiques des terrasses du Tarn, de la Vère, de la Grésigne. Il participe au classement de collections archéologiques et réalise une exposition permanente sur les poids et mesures de la région. Sa Flore occitane du Tarn rédigée entre 1946 et 1962 sera éditée après sa mort par l’abbé Nègre.