Voilà, après 3 jours à Gruissan, c’est sûr et certain, cette région est très, très ventée. Qu’importe, cela n’a aucunement empêché 23 randonneurs et randonneuses de Lo Capial dont 1 vététiste d’arpenter les sentiers du massif de la Clape et des étangs.
Jour 1 : A la découverte du massif de la Clape par les sentiers de la Goutine et de la chapelle des Auzils.
Au début du parcours, le lit de la rivière « Goutine » se métamorphose rapidement en petit canyon. D’abord très caillouteux, celui-ci serpente au cœur d’une végétation dense. Nous avons pu y apercevoir l’entrée de la grotte de la Crouzade adossée aux flancs des falaises.
Ensuite la montée vers la chapelle fut un véritable carnet de voyage avec une première halte au jardin de l’ermite. Les cénotaphes du cimetière marin nous ont transportés sur les océans du monde. Presque au sommet, la chapelle des Auzils se dressait au milieu des pins d’Alep. Face à la mer, elle est devenue au fil du temps « propriété » des pêcheurs gruissanais. A l’intérieur 73 ex-votos (peints) offerts par les pêcheurs gruissanais venus remercier la Chapelle de les avoir sauvés lors de grands coups de mer, montrent leur attachement à cette chapelle.
Quittant la chapelle et après un passage rocheux escarpé nous avons accédé au plateau de Figuières qui nous a offert un panorama exceptionnel sur le massif de la Clape et la plaine narbonnaise.
De retour au camping, quelques courageuses et deux courageux ont plongé dans les eaux très froides de la Méditerranée.
Pour information :
Les étangs du Narbonnais qui entourent presque totalement le massif nous rappellent que la Clape était une île, au Quaternaire : Lykia, la Lycie, pour les navigateurs phéniciens, l’Insula Laci des Romains qui commencèrent à y cultiver de la vigne. Le colmatage définitif du Golfe du Narbonnais est complet au début du 13ème siècle. Au Moyen âge, les alluvions de l’Aude, en comblant une partie des étangs la rattachent au continent. À la fin du Moyen Âge, en même temps qu’elle perdait son caractère insulaire, un déboisement intensif – que ce soit pour la mise en culture, l’extension des pâturages ou l’obtention de bois de chauffage et de construction – lui fit prendre un aspect désertique.
La culture de la vigne est la principale activité agricole dans le massif. La plus grande partie, au nord-est et au centre, fait partie de l’AOC La Clape.
Jour 2 : De Bages à Peyriac
Randonnée qui débute à Bages à travers les oliviers sauvages, les pins maritimes et la garrigue. Après avoir atteint le pittoresque village de Peyriac, nous avons emprunté un sentier de planches permettant de sillonner l’étang sans le dégrader, tout en admirant les aigrettes, garzettes et autres flamants roses. Ce sentier d’interprétation nommé « Mémoire d’étangs » relate aux promeneurs l’histoire et le fonctionnement de l’ancienne saline. On y apprend par exemple qu’il s’agit de l’unique lagune sursalée du midi de la France, ce qui lui vaut d’être comparée à la Mer Morte. Après avoir contourné l’étang de Doul, nous avons rejoint Bages par un passage entre l’étang de Saint Paul et celui de Bages.
Au retour de la randonnée, passage par les mythiques chalets de Gruissan. Nous n’avons pas trouvé celui du film « 37,2 le matin » car démoli pour manque de sécurité, puis baignade encore plus glaciale pour 2 très courageux.
Jour 3 : L’île Saint Martin et ses salins
La randonnée a débuté de Gruissan en longeant le canal de Sainte Marie, puis nous avons continué dans la campagne jusqu’aux Salins de Saint-Martin qui servent à la culture du sel et à l’élevage d’huîtres. Ils ont une jolie couleur rose due à des millions de micro-organismes, appelés Artémia salina. Le salin de Gruissan est d’ailleurs surnommé le « lac rose ». Après avoir traversé l’ancien village de pêcheurs nous avons poursuivi la randonnée en surplombant le domaine de l’Evêque (vins Pierre Richard) et terminé par un magnifique point de vue sur Gruissan, finalisant à merveille notre week-end.
Pour information
Les lagunes côtières, appelées localement « étangs » sont des étendues d’eau salée, peu profondes, séparées de la mer par une étroite bande de sable appelée “lido”. Elles restent connectées à la mer par une ou plusieurs ouvertures étroites appelées « graus » (« chenal » en occitan). Milieux de transition entre les domaines marin et continental, les lagunes accueillent certains poissons d’eau douce aussi bien que des espèces marines. Les lagunes et leurs marais périphériques (plus de 10 000 ha au total) sont en constante évolution, entre terre et eau, entre eau douce, eau saumâtre et eau salée. L’exploitation halieutique par «les petits métiers de la pêche» et l’activité salinière sont indissociables du patrimoine lagunaire. Aujourd’hui, du fait de conditions de vent quasiment toute l’année, la plupart d’entre elles accueille aussi des pratiquants de sports de nature, au premier rang desquels plaisanciers, windsurfers et kitesurfers.
Les étangs de la Narbonnaise représentent ainsi de vastes étendues de lagunes et zones humides constituant ainsi l’un des rares sites naturels préservés en bordure de Méditerranée présentant une telle biodiversité. Les étangs du Narbonnais ont d’ailleurs été reconnus Zones humides d’importance internationale .
Un grand merci à vous tous pour votre bonne humeur et à notre conductrice et nos conducteurs toujours au rendez-vous.
A bientôt pour de nouvelles randonnées, Sandrine et Pascale